Le vin grec, c’est toute une odyssée

Le vin grec, c’est toute une odyssée

Le vin grec existe depuis des millénaires, et abonde dans les récits fondateurs de nos civilisations. Malgré un grand potentiel, les vignerons souffrent aujourd’hui de la tragédie grecque.

Le vin grec, arme secrète d’Ulysse

Les premières traces de vinification en Grèce remontent à la fin du Ve millénaire. De récents travaux d’une équipe de scientifiques de l’Université Aristote de Thessalonique ont permis de dater à cette période le contenu de jarres découvertes sur le site de Dikili Tash, au nord de la Grèce. Les peaux foulées et les pépins de raisin mis à jour proviennent de vignes sauvages. La viticulture grecque n’apparut qu’au IIIe millénaire avant notre ère, et atteignit son apogée à l’époque classique. De l’Illiade et de l’Odyssée aux écrits de Thucydide, le vin est omniprésent dans l’histoire de la Grèce antique. Il fut l’arme d’Ulysse pour échapper au cyclope Polyphème.

Soumis aux vicissitudes de l’Histoire, le vin grec renaît avec une production de qualité

Puissant vecteur d’organisation sociale (production, vente et règlement des litiges commerciaux), et enjeu économique majeur, le vin grec déclina avec l’émergence de l’Empire romain, puis plus encore aux époques byzantine et ottomane. De l’indépendance (1830) à la première moitié du XXe siècle, le vignoble grec souffrit de la concurrence du raisin sec et surtout de la crise du phylloxéra.
À la fin de la guerre civile (1949), le vin grec bénéficia du développement d’un marché local prospère. Un tournant qualitatif, et orienté vers des modes de cultures bios, opéra durant les années 1960 et 1970. Cette renaissance fut portée par la figure de Stavroula Kourakou-Dragona.

A l’image du pays, le vignoble grec navigue entre Charybde et Scylla

Le vin grec semble profondément affecté par le contexte économique national, notamment avec la crise de la dette publique en 2008.

La taille du vignoble recule (108 000 hectares en 2017, soit – 3,7 % par rapport à 2013), la production régresse (2,2 millions d‘hectolitres en 2018, soit – 43 % par rapport à 2008).

Les exportations diminuent, mais il ne s’agit là que de l’amplification d’une tendance qui date du début des années 2000 (553 000 hectolitres exportés en 2001, 340 000 en 2008 et 282 000 en 2014).

La consommation locale est évidemment elle aussi touchée après un pic quantitatif durant la première décennie des années 2000 (3,6 millions d’hectolitres en 2005, 3 millions en 2009 et 2,3 millions en 2017).

 

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Auteur : Aurélien Grevet

 

 

Image ©  somartin Adobe Stock

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