Souffle bienfaisant sur le marché des grands crus du 2e trimestre 2020

Souffle bienfaisant sur le marché des grands crus du 2e trimestre 2020

Le second trimestre 2020 est marqué par la campagne tant attendue des Primeurs 2019 de Bordeaux. Elle a indéniablement apporté un nouveau souffle, bienvenu sur un marché international des grands crus qui traverse une période particulièrement complexe, où règne l’attentisme.

Les Primeurs de grands crus de Bordeaux reprennent leur sens

Retardée par l’épidémie de coronavirus, la campagne des Primeurs bordelais s’est finalement déroulée au cours du mois de juin avec des prix de sortie enfin en adéquation avec les difficultés du marché. Associés à la qualité du millésime que Lisa Perrotti-Brown qualifie de « Miracle vintage », ces tarifs ont grandement favorisé la réussite de cette campagne qui a réveillé un marché déprimé. La plupart des grands Châteaux a baissé les prix de 15 à 30 % par rapport au millésime 2018.

Mouton Rothschild est à ce titre exemplaire. Proposé à 282 euros « ex-négoce », il recèle un potentiel de valorisation important. En livrable, des millésimes notés de façon similaire s’échangent entre 450 et 500 euros. L’accord tacite sur lequel repose le système des primeurs reprend alors du sens pour le marchand qui va porter pendant 2 ans la charge financière de son acquisition. Pour le Château dont le coût de revient plafonne à 30 euros par bouteille, l’opération demeure très intéressante.

Le marché des grands crus reste léthargique

Malgré cette bouffée d’air et un très léger rebond, le marché demeure toujours extrêmement attentiste. L’indice Liv-ex Fine Wine 1000 reste en territoire négatif à la fin du premier semestre 2020 (-1,12 % depuis le 1er janvier 2020). Il est essentiel de rappeler que ces chiffres bénéficient d’une cotation en livre sterling dont le cours est très bas sur le marché des changes. Calculé en euros la baisse des cours serait bien plus importante et se chiffrerait -8,36 % en six mois.

La Bourgogne qui pleure, l’Italie qui rit

La Bourgogne est la région la plus impactée par la morosité du marché, avec un recul du sous-indice Burgundy 150 de 3,48 % depuis le début de l’année (en livre sterling). Cette tendance est à relativiser en rappelant la performance sur 5 ans : +77,37 %. Le Domaine de la Romanée Conti illustre parfaitement les relatives difficultés de la région dont il est l’étendard. Malgré l’arrivée physique des crus de 2017, les échanges restent ternes et les prix chutent. Les très faibles volumes produits laissent présager un retour à la hausse pour ces grands vins d’exception, mais l’avenir demeure plus incertain pour les autres crus de la région dont le prestige est moindre. À l’inverse, la cote des vins italiens profite de cette période.

Le second trimestre 2020 laisse poindre un timide retour à l’achat des acteurs asiatiques que l’épidémie de coronavirus affecte depuis décembre 2020. Les acquisitions demeurent néanmoins très attentistes et se concluent à des niveaux de prix faibles. Comme le relate la journaliste Natalie Wang sur son site Vino Joy News, la véritable reprise, du moins en Chine, est plutôt attendue au 4e trimestre 2020. D’ici là, la prudence sera de mise.

 

Auteur : Aurélien Grevet

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Crédit image :  Frdrick – Adobe Stock

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