Le Château Trotanoy était tellement proche de Petrus qu’il était régulièrement confondu avec ce grand cru lors des dégustations à l’aveugle, et cela jusqu’au début des années 1980. Il y eut un léger creux jusqu’à 1995, essentiellement dû à la plantation de nouvelles vignes. La propriété s’est superbement reprise en offrant de nouveau des vins parfaitement équilibrés entre puissance et élégance.
Château Trotanoy, un grand Pomerol de la maison Jean-Pierre Moueix
Depuis 1953, ce vignoble d’un peu plus de 7 hectares appartient à la maison Jean-Pierre Moueix. Ici, le vin est vinifié et élevé exactement comme à Petrus, sous la direction de Jean-Claude Berrouet. Seules petites différences, une présence légèrement plus importante du cabernet franc (10% contre 5%, en moyenne) et une utilisation de barriques neuves non systématique (40% de chêne neuf).
D’une remarquable intensité et d’une richesse opulente, Trotanoy tutoie les sommets dans les grands millésimes et se montre d’une grande régularité, voire brillant, dans les années moins favorables. Très prisé des amateurs du monde entier, il offre un grand plaisir de dégustation à un prix plus abordable que son prestigieux compagnon d’écurie.
Trotanoy 1995, célébré par Robert Parker
Il y a quelques mois, je choisissais pour un déjeuner entre amis, un de ceux pour lesquels chaque convive apporte une « bouteille mystère », un Trotanoy 1995. Très beau souvenir d’un vin encore parfaitement structuré et riche. Malgré les notes raffinées d’évolution, la fraîcheur et les fruits noirs étaient encore présents. Et un signe ne trompait pas, les sourires qui ornaient les visages de mes compagnons de table.
Robert Parker présentait, dans le Wine Advocate, le 1995 comme une version moderne du grand 1970. Les quelques bouteilles qu’il me reste en cave de ce vénérable millésime 1970, me font désormais de l’œil.
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Auteur : Aurélien Grevet
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